Consciente des conséquences du changement climatique, l’industrie met progressivement en place des mesures pour se décarboner et consommer moins d’énergie, selon une étude de la Banque de France. Les entreprises françaises interrogées souhaitent désormais consacrer 1,2% de leur chiffre d’affaires à la décarbonation d’ici à 2025, contre 0,6% aujourd’hui. Une motivation qui cache cependant de nombreuses incertitudes.
L'industrie fait face à un défi majeur pour son futur : atteindre la neutralité carbone en 2050. En 2020, ce secteur représentait 19% de la consommation finale d'énergie de la France, selon le ministère de la Transition énergétique et 18% des émissions de gaz à effet de serre, dont 75% provenant uniquement de la sidérurgie. Les enjeux sont donc colossaux pour le secteur et la planète, ce que les entreprises ont bien compris.
La crise de l'énergie, un électrochoc Dans les faits, la crise des prix de l'énergie a surtout fait prendre conscience à l'industrie de la nécessité de baisser sa consommation d'énergies carbonées. Pour rappel, le prix du mégawattheure a franchi la barre des 1.000 euros en août dernier, contre environ 50 euros les années précédant l'invasion russe de l'Ukraine.
La facture énergétique des entreprises industrielles aurait augmenté de 68% en moyenne et même de 83% pour les grandes entreprises, entre septembre 2021 et septembre 2022, sachant que leur facture énergétique représentait 2,3% de leur chiffre d'affaires en moyenne en 2021, selon la Banque de France.
Ces lourds investissements ont déjà fait leur preuve. En effet, l'intensité énergétique finale, soit la consommation par point de PIB produit, dans l'industrie a baissé de 21% entre 2000 et 2021, selon le ministère de la Transition énergétique. En outre, l'intensité d'émission de gaz à effet de serre a diminué de 41% sur la même période.Les acteurs du secteur veulent maintenant aller beaucoup plus loin.
Des obstacles multiples A l'heure actuelle, seules 40% des entreprises ont une stratégie de décarbonation de l'énergie dans leur production. Moins de 20% des petites et moyennes entreprises ont mis en place des mesures d'efficacité énergétique. De faibles chiffres, en partie attribués au coût de la transition, et aux difficultés des entreprises à dénicher des sources de financement.