TRIBUNE — ✍️ Du rôle économique des femmes dans la société Pour HelenePerivier, la société a longtemps été conçue conformément à l'ordre sexué du patriarcat. Ainsi, les sciences économiques ont été pensées au service d'un espace dirigé par des hommes ⬇️
Les sciences économiques ont longtemps ignoré les femmes. Une erreur qui commence à peine à être réparée. Mais les faits ont la vie dure...L’économie féministe est reconnue comme une branche à part entière de la discipline, qui irrigue l’économie empirique, celle qui se concentre sur la mesure et l’évaluation.
Pendant longtemps celle-ci était conçue conformément à l’ordre sexué du patriarcat. Les sciences économiques ont ainsi été pensées par des hommes pour être au service d’une société dirigée par des hommes. La plupart d’entre eux considéraient la division sexuée du travail, et l’assujettissement des femmes qui l’accompagne, comme une donnée quasi naturelle et apolitique.
La critique féministe a mis en évidence les biais cognitifs genrés et les préjugés auxquels les économistes n’échappent pas et qui façonnent les questions qu’ils posent et les cadres analytiques qu’ils utilisent pour y répondre. Elle a mis en exergue les hypothèses fondées sur une naturalisation des rapports femmes hommes ainsi que les différents angles morts de l’économie.
Le féminisme vise l’égalité des sexes et dénonce le sexisme en tant que système de disqualification des femmes et défend l’émancipation et les droits des femmes. Loin d’être une revendication catégorielle, il constitue une dimension incontournable de l’égalitarisme, et doit irriguer les débats citoyens.
A l’échelle de la France, la métamorphose du modèle patriarcal est restée inachevée, transformant le modèle de Monsieur Gagnepain en celui de Madame Gagnemiettes, dans lequel les inégalités entre les sexes ne se réduisent plus. L’enjeu est alors de proposer une articulation entre l’Etat social, le marché et la société civile porteuse d’émancipation et d’égalité.