L'éminent professeur de Harvard décrit une société moderne aseptisée, 'désolée en permanence', dans laquelle toute expression de virilité est rendue impossible.
Un être viril se reconnaît à sa capacité à faire face à une situation risquée ou inattendue. Il prendra les devants - non sans impatience, car il aime le risque - lorsque les autres vont reculer ou hésiter devant l'adversité, et ne placera jamais sa sécurité avant le reste.
Au sein de ce projet de société déjà sexuellement neutre, la virilité a alors été rabaissée au rang de"masculinité" - c'est-à-dire de caractéristiques primaires telles que les poils, la musculature et toutes sortes de stéréotypes comportementaux. Les sciences sociales ont renforcé cette image de la brute épaisse en se cantonnant à l'étude de la masculinité.
Ce rejet de la virilité est, selon moi, la preuve que nos sociétés modernes s'aseptisent. Aujourd'hui, ce n'est plus l'homme viril qui juge les autres hommes, mais à la rigueur les étudiants qui jugent leurs professeurs. Les hommes, comme les femmes, se sentent désolés en permanence, pour l'espèce humaine, la planète, les erreurs commises tout au long de l'histoire.