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Si Valéry Giscard d'Estaing a fait souffler un vent de modernité sur la France — la dépénalisation de l'avortement, le remboursement de la pilule ou encore le divorce par consentement mutuel font partie de ses nombreuses réformes progressistes —, il y a en revanche un domaine dans lequel il a eu un train de retard : Internet. Lors de son mandat, de 1974 à 1981, la France a bien failli inventer Internet avant les Américains.
L'anecdote remonte au tout début des années 1970. Des chercheurs américains travaillent sur ARPANET — le premier réseau à transfert de paquets, ancêtre d'Internet — et la Délégation générale à l'informatique, créée en 1966 sous la présidence de de Gaulle, décide de développer un réseau rival dans l'Hexagone.
L'élection de ce dernier va mener à une révision de la politique informatique en France :"La délégation à l’informatique fut supprimée, les crédits CYCLADES également", racontera l'ingénieur Louis Pouzin dans un entretien pour la Revue de l'électricité et de l'électronique.
Thomson était l'actionnaire principal de la Compagnie internationale pour l'informatique , qui finançait le projet Cyclades. Sentant que Thomson prenait de plus en plus de place sur le marché du téléphone, l'ancien président de la CGE, Ambroise Roux, décide de murmurer à l'oreille du Président.
Sans les pressions des industriels et les décisions politiques, Internet aurait donc pu être français, et le Minitel ne jamais exister.S'il a raté le coche d'Internet, Valéry Giscard d'Estaing a cependant été l'un des précurseurs de la protection de nos données en ligne.