« Ça fait 34 ans que je suis dans la police, et je n'ai jamais vu ça », Des centaines de policiers ont manifesté ce lundi contre la réforme de la police judiciaire. Paroles de flics en colère, devant la préfecture de Montpellier. HenriFrasque
Nathalie, enquêtrice à la brigade financière de la PJ de Montpellier, et trésorière de l'Association nationale de la police judiciaire.Le tee-shirt noir de Nathalie est floqué, comme celui d'autres policiers, d'un « liquidation police judiciaire », le mot « police » rageusement barré.
Si la réforme entre en vigueur, les enquêteurs de la PJ passeront sous l'autorité du directeur départemental. « Et le directeur est en contact régulier avec le préfet. » Un accès direct qui serait problématique, estime l'enquêtrice de la brigade financière. « Demain, je peux avoir à enquêter sur un élu important, le maire de Montpellier par exemple.
Pour Lionel, rogner les « compétences nationales » des enquêteurs de la PJ mettrait en danger leurs enquêtes : « On travaille sur des réseaux de délinquance complexes, avec des auteurs qui sortent facilement d'un département ou d'une région. On peut enquêter sur des meurtres avec un commanditaire à Montpellier, faisant appel à une équipe niçoise, et qui recrutera des petites mains à Toulouse.