✍️ Tribune. 'Maastricht : grand-mère de toutes les batailles'
Jusqu’à 1992, la petite ville néerlandaise de Maastricht était surtout connue par le siège militaire conduit par Vauban en 1673 au cours duquel d’Artagnan trouva la mort. Rétrospectivement, d’aucuns y virent un sombre présage lorsque deux réunions du Conseil européen s’y tinrent en décembre 1991 et en février 1992 afin de signer du traité établissant l’Union européenne .
« Pour Chevènement, c’est la revanche sur 1983 qui se joue impliquant de sourcilleux exposés sur la politique monétaire portant Maastricht. François Mitterrand décide de la voie référendaire. » Charles Pasqua et Philippe Séguin bénéficient d’un large soutien des militants du Rassemblement pour la République épaulés par les rotatives et les slogans aussi simples qu’efficaces du MIL et de l’UNI. Les chefs du RPR prenaient parti pour le « oui » mais leur électorat populaire file vers le « non ».
Moteur de la méfiance pour le traité de Maastricht, c’est l’indifférenciation ressentie des politiques menées depuis 1983, politiques prônées par les tenants du « oui », qui nourrit le non.