Le ministère du Travail s'apprête à envoyer aux partenaires sociaux une lettre de concertation pour faire encore évoluer les règles d'indemnisation. Le but : les rendre plus incitatives ou protectrices, selon l'état du marché de l'emploi. Décryptage de trois arguments qui sous-tendent le projet de réforme.
Le gouvernement estime que les règles d'indemnisation ne sont pas assez incitatives dans le contexte actuel de pénurie de main-d'oeuvre.
Sauf à sonder leurs adhérents, les deux organisations patronales ne sont pas en mesure d'évaluer le phénomène. Pôle emploi non plus, faute pour ses conseillers de savoir si un chômeur a refusé un CDI. « Faux. On peut très bien savoir si l'emploi dont une personne s'est libérée est toujours à pourvoir », oppose l'économiste à l'OFCE, Bruno Coquet.
Rappelons que, pour être indemnisable, il faut avoir travaillé 6 mois sur 24 et non plus 4 sur 28. Tous ceux qui sont indemnisables ne sont pas forcément indemnisés, principalement parce qu'ils travaillent plus ou moins, leur allocation étant alors réduite, voire nulle.
Une autre façon d'appréhender la question consiste à regarder le rapport entre le nombre total des chômeurs ayant perçu une allocation de l'assurance-chômage et le nombre d'inscrits en catégorie A, B, C, D et E. De décembre 2019 à mai 2022, le ratio a diminué de 5 points pour atteindre 40 %, selon des calculs des « Echos ».
Le bon moment ? Pas vraiment affirment ses détracteurs, qui pointent le retour des licenciements. A ce stade, ce n'est pas le cas, si l'on en juge par les données sur les mouvements de main-d'oeuvre de la Dares pour le premier trimestre : qu'ils soient économiques ou non, les licenciements sont peu ou prou à leur niveau d'avant-crise.