🔍 DÉCRYPTAGE | Le Conseil d'Etat a suspendu fin juillet, en urgence, le décret interdisant aux substituts végétaux d'utiliser le vocabulaire de la viande, tels que steak, saucisse, lardon
Le Conseil d'Etat a suspendu le 27 juillet le décret pour lequel les interprofessions Interbev et Inaporc ont ferraillé pendant des mois et qui interdisait aux fabricants de produits alimentaires « vegan » les mots tels que steak, jambon, lardon, burger, nugget, saucisse, etc. La filière viande a-t-elle perdu son combat contre les substituts végétaux ? A ce stade de la bataille, un certain scepticisme s'impose quant à ses chances de l'emporter.
Et l'ordonnance du Conseil d'Etat est tout sauf nuancée.
Du côté du ministère de l'Agriculture, ultra-discret sur le sujet, on dit qu'« un travail d'adaptation du texte est en cours » compte tenu des « remarques du Conseil d'Etat ». Aucun calendrier n'est donné sur un éventuel nouveau décret.insistant sur le fait que les fabricants de substituts végétaux pourraient « chercher d'autres mots » que ceux utilisés pour la charcuterie et la viande.
La situation est à certains égards surprenante. A ce stade, le vocabulaire des produits laitiers est interdit aux substituts végétaux au niveau européen. La Commission européenne a clairement statué en 2017 sur les dénominations du lait, en les interdisant aux alternatives végétales. Lait, crème, beurre… sont des mots réservés, à quelques exceptions près, très précisément listées.
se sont mises au végétal. McDonald's, le plus gros restaurateur de France avec 2 millions de clients par jour, dit vendre 100.000 burgers végétariens au quotidien. « Nous avons une assez bonne réponse à l'offre végétarienne. Nos clients veulent de la variété. On a même des consommateurs qui ont deux burgers sur leur plateau, un à base de viande et un végétarien ».